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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

6 juil. 2013

'Purgatoire des innocents', Karine Giebel


« Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer. »
Paris, place Vendôme. Un braquage qui tourne mal. Raphaël, à peine sorti de prison, son frère William et deux autres complices viennent de dérober quelques trente millions d’euros. La police intervient, des coups de feu retentissent, une passante et un policier perdent la vie tandis que William est grièvement blessé. Les malfrats parviennent néanmoins à prendre la fuite avec leur butin et se mettent en quête d’une planque.
Ils croisent alors la route de Sandra, une jeune vétérinaire que William prend en otage et contraint à les héberger ainsi qu’à soigner son frère. La menace est claire : « Il meurt, tu meurs. »
Reclus dans cette propriété isolée en pleine campagne, les braqueurs se sentent à l’abri. Le mari de Sandra étant absent pour plusieurs jours, la situation est sous contrôle. Une fois que William aura repris suffisamment de forces, ils reprendront la route et iront au bout de leur plan. C’est en tout cas ce qu’ils croient. Mais alors qu’ils pensent avoir laissé le pire derrière eux, ils sont loin de se douter qu’ils viennent de mettre les pieds au cœur-même de l’enfer…
Si l’expression « à couper le souffle » avait été inventée pour qualifier un livre, nul doute qu’elle l’aurait été pour celui-ci ! Difficile de trouver polar plus terrifiant ! L’histoire démarre sur les chapeaux de roue et ne cesse de gagner en intensité. Karine Giebel ne nous laisse pas une minute de répit, aussi préparez-vous à une nuit blanche si vous entamez la lecture un soir.
La tension ne retombe à aucun instant, pas même une fois le livre refermé. L’angoisse et le suspense sont à chaque page, à la limite parfois de l’insoutenable. Quand on croit être au cœur de l’horreur, l’histoire prend alors un tournant et nous plonge dans quelque chose de pire encore et on se demande jusqu’où l’auteur va nous emmener ainsi. On hésite à reprendre notre souffle. Certaines scènes se révèlent particulièrement violentes et éprouvantes, d’autant que les descriptions sont d’une précision telle qu’elles invitent inévitablement à la visualisation.
La psychologie des personnages est elle aussi finement travaillée, notamment à l’aide de flashbacks réguliers qui nous aident à comprendre l’évolution de chacun d’entre eux et le moment, peut-être, où tout a basculé. On éprouve de la compassion, parfois même un attachement inattendu pour certains d’entre eux que l’on se préparait pourtant à détester.
Des personnages tous ici confrontés à un même défi : lutter par tous les moyens possibles et imaginables pour leur survie. Y parviendront-ils ? Et à quel prix ?  
Karine Giebel joue avec nos nerfs à merveille et nous offre un polar particulièrement efficace qui mériterait amplement une adaptation cinématographique.
Âmes sensibles s’abstenir. Ce livre vous captivera, vous remuera, vous hantera.

Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC NEWS MAGAZINE de Juin 2013